Lilou et le Rat pas trié

Billet

tronc de figuier pour d'autres

Lilou est née il y a bientôt 48 ans dans un beau pays l'Algérie, vous allez dire après la Corse et la France vl’a-t-y pas qu'ils envahissent la blogosphère, et ben oui, pas de chance.

J’ai des souvenirs super beau :

  • Les plages,
  • Les gâteaux que nous faisait l’algérienne qui venait aider maman à la maison, nous étions installés autour d’elle sage et nous la regardions faire, elle m’a donné le goût du sucre, et l’inoubliable odeur de la fleur d’oranger,
  • La vie de famille des oncles des tantes, les cousins et cousines sans oubliés la grand-mère la smala comme on dit chez nous.


Et puis des souvenirs moins beaux:

  • Des coups de fusils,
  • La peur,
  • Un drapeau vert qui m’entoure moi et ma mère des cris,
  • Une voiture avec une croix rouge qui nous amènes sur une falaise pour y être parqué un matin de Juillet 62
  • Plusieurs par lit de camp,
  • Le désespoir sur le visage des grands,
  • La misère morale,
  • Les valises pour seule bagage l’attente du bateau qui devait nous ramener en France.

Et moi dans ma tête de petite fille de 5 ans je pensais que mes parents nous offraient un voyage pour mon anniversaire et qu’ils pleuraient de joie.

La France que personne ne connaissait et qui pourtant était notre Pays et qui nous a si mal reçut.

Arrivée à Marseille parqué encore une fois dans un camp militaire. Les soldats pour nous faire un peu d’oublie nous propose une séance de ciné, pas de chance c’est un film avec des bandits, au premier coup de feu une ribambelle d’enfants plongent sous les bancs la peur au ventre. Nous avons eu la même réaction en entendant notre premier feu d’artifice.

Je n’aime toujours pas les feux d’artifice et les films ou il y a trop de coup feux, cela résonne encore dans ma mémoire.

La méchanceté des gens qui se moquaient de nous. En arrivant nous avons vécus 6 mois dans un garage parce que personne ne voulait louer un appart à mes parents, trop d’enfants cela risquait de faire des dégâts, ensuite nous avons vécus dans un camping je me rappelle du froid, c’était en Avignon en hiver, mon père pour avoir sa mutation dans le Var avait du retourner en Algérie 6 mois encore pour avoir le nombre de mois nécessaire. J’ai encore aujourd’hui le goût des larmes à chacun de ses départs, nous avions peurs pour lui, ne plus le revoir.

Je n’en veux pas à se peuple de s’être réapproprier sa terre, ils ont eu raison, et je suis la première à les défendre.

J’en veux à ceux qui nous ont fait croire que nous étions chez nous, aux politiciens qui se sont débarrassés de nous comme des chaussettes usagées.

Nous n’étions pas riche, et je ne le suis toujours pas, ce que j’ai perdu c’est :

  • une partie de mon enfance,
  • une partie de mes rêves,
  • une partie de ma famille,


Ils ont fait de moi une déracinée à tout jamais, mais fière de son sang.

Commentaires

1. Le lundi 21 février 2005, 16:13 par facettes

piouf , je ne sais pas quoi dire , j'en ai les larmes aux yeux

mais je tenais à dire que je t'ai lu , quoi ajouter à tout ça , a part que c'est bien triste et bien con ...ect ect

la méchanceté , l'injustice , la haine et toute cette merde

et les enfants qui trinquent comme souvent ...pfff

2. Le lundi 21 février 2005, 17:52 par jf

rappel pour lilou : recette des cornes de gazelle pour les jours comme aujourd'hui ( je ne pense pas qu'il y ait du gluten mais bon je ne suis pas un specialiste tu remplaceras si il faut) Ingrédients :1 Kg. de farine, 2 oeufs, le zeste d'un citron, 2 cuillerées à soupe d'eau de fleur d'oranger, 1 petit bol de sucre, 1 petit bol de beurre, 1 petit bol d'eau, 1/2 sachet de levure chimique, 1 jaune d'oeuf, 1 poignée d'amande concassées, 1 pinceau. FARCE2 petites mesures d'amandes moulues, 1 mesure de sucre semoule, 1/2 cuillerée à café de cannelle, 2 cuillerées à soupe d'eau de fleur d'oranger.Mettre la farine tamisée dans un grand plat en bois (couscoussier) avec le beurre. Ajouter le zeste d'un citron, les oeufs, l'eau de fleur d'oranger, le sucre et mélanger pour avoir une pâte homogène. Arroser doucement d'eau en travaillant avec les deux mains. Lorsque la pâte atteint la consistance voulue, la diviser en petites boules et laisser reposer quelques instants. Entre temps, préparer la farce avec les amandes, le sucre, la cannelle, arroser le tout de d'eau de fleur d'oranger. Faire des morceaux de pâte abaissés à l'aide du rouleaux à pâtisserie ou de la paume de la main. Ensuite découper des triangles de 17 cm. de base sur 12 cm. de coté environ. Mettre une cuillerée à soupe de farce sur la base du triangle et rouler en serrant légèrement au début pour bien enfermer les amandes, plier le gâteau en forme de fer à cheval, en ayant soin de laisser la pointe vers l'extérieur. Dorer toute la surface avec le jaune d'oeuf et parsemer celle-ci d'amandes concassées. Cuire au four à feu réduit une quinzaine de minutes, juste le temps que les gâteaux soient légèrement dorés. mmm..

3. Le lundi 21 février 2005, 18:57 par lilou la teigne

Juste une question à JFcomment peut-il savoir que je dois pas absorber de glutennous connaîtrions nous par hasard??.



facettes Tu sais je n'ai plus de haine, j'avais juste envie d'en parler, c'est les souvenirs les moins violents qu'une petite fille ,à l'époque, a eu envie d'écrire, il y en a d'autres plus terribles, mais qu'elle gardera pour elle, il ne sert à rien de les livrer, le passé n'en sera pas changer pour autant.

4. Le lundi 21 février 2005, 19:21 par jf

je sais pour le gluten parce que quelque part sur ton site, tu en parles indirectement, et te lire c'est aussi te retenir; nous ne nous connaissons donc pas; "la vie apres" de claire messud, je t'invite à en lire quelques lignes et + si affinités

5. Le lundi 21 février 2005, 20:38 par lilou la teigne

"la vie apres" de claire messud,-> peux tu me dire dans qu'elle édition je trouve cela et plus si tu en sais plus.

te lire c'est aussi te retenir-> je prend cela comme un compliment merci

6. Le lundi 21 février 2005, 20:57 par jf

GALLIMARD Collection : DU MONDE ENTIERGenre : ROMAN CONTEMPORAIN Date de Parution : 24/01/2001; ce n'est pas seulement à cause du sujet que je t'invite à en lire quelques lignes mais aussi et surtout pour tout le reste.. voici le sujet tel qu'énoncé sur un site de vente par internet " Un coup de feu déchire la quiétude estivale d'un palace de la Côte d'Azur. Pour Sagesse La Basse, il sonne le glas d'une adolescence insouciante, et fait remonter à la surface les plaies et les secrets d'une autre vie, celle d'une dynastie pied-noir qui n'a pas su dire adieu à l'Algérie. Et alors qu'un avenir américain semblait s'offrir à elle. Sagesse doit d'abord traquer les fantômes du passé, percer la vraie nature de son entourage : un frère handicapé, un père rebelle, une mère déracinée, sous l'ombre écrasante d'un patriarche intraitable. Entre avant et après, exil et envol, deuil et désir. Sagesse doit apprendre à mériter son nom, à se construire une vie en assumant un héritage obscur. Et ce roman d'initiation, baigné de la lumière du Sud, nous rappelle avec une compassion lucide que l'innocence est toujours condamnée à affronter l'Histoire." Quelques lignes ou plus si affinités, à toi de me dire...

7. Le lundi 21 février 2005, 21:53 par Philsland

De mes frêres indiens massacrés, du Vietnam des boats poeple en passant par mes brothers africains, j'ai toujours été du côté des déracinés des demandeurs de respect et de reconnaissance. Alors ton chemin des murs blancs d'Alger sur une mer bleue vers le gris tourmenté, je l'ai fais avec toi, je le ressens comme au plus profond de moi. Ta fierté et ta droiture sont pour moi le piment des peuple de la terre et c'est grâce à vous que j'ai toujours gardé espoir en un monde meilleur. Car la racine que nous avons bien en terre c'est celle de l'amour, et celle là personne ne peut l'arracher. Douce nuit étoilée ,.,^..^.,.

8. Le lundi 21 février 2005, 21:54 par lilou la teigne

Je me le procure, je le lis, et je te raconte

9. Le lundi 21 février 2005, 22:02 par lilou la teigne

Philsland tu es un poète et les poètes ont toujours su pensée les plaies. Douce nuit à toi aussi

10. Le mardi 22 février 2005, 18:31 par celine

tu vois on a toute les deux perdu la même chose seule la méthode à été différente bisous

11. Le mardi 22 février 2005, 23:22 par lilou la teigne

Exacte, mais toi tu peux encore les récupèrer, en aparté depuis hier le chant des Africains me trotte dans la tête. Amusant les souvenirs. Toujours aussi heureuse de tes visites

12. Le mercredi 23 février 2005, 15:02 par Zacki

Ce sont des évenements dont on parle peu, que la France aimerait oublié sans doute. Le témoignage vaut plus que les livres d'histoire. Tu étais jeune cependant, je suppose que les adultes ont du avoir la nostalgie tout le restant de leur vie. Lilou, as-tu eu envie de retourner là-bas ou y es tu déjà retournée ?

13. Le mercredi 23 février 2005, 18:08 par lilou la teigne

Non je n'y suis jamais retrournée et je n'y retournerai jamais, c'est une promesse faites à mes parents sur le bateau qui nous emportait vers la France.

Mes parents ne nous ont jamais parlé de l'Algérie, c'est à l'aube de leur veillesse que la nostagie les envahis, c'est fous le nombres de choses que j'apprends sur mes ancêtres, par exemple que du côté de mon père l' arrière grand père à participer à la construction du chemin de fer, Oran-Alger, en tant que déporté politique.

Et hélas on en parle trop peu peut être parce que pendant longtemps être rapatrié était mal vécu

14. Le mercredi 23 février 2005, 19:28 par facettes

une pensée déposée là

15. Le samedi 26 février 2005, 11:18 par Zub

Ton billet m'a ramené bien loin dans mon passé. Je ne suis pas né "la-bas", mais y ai vécu. Mon père à 16 ans s'engage pour la durée de la guerre. Campagne d'Italie, Monte Cassino, débarquement de Provence, le Rhin.

Fin de la guerre, chomage, petits boulots. Le gouvernement de l'époque crée les CRS pour pouvoir donner du travail à tous ces jeunes "anciens combattants".

Mais la répression il n'aime pas. On lui propose alors de passer agent de police, mais en Algérie. Il accepte avec joie, il connait déjà le pays. J'ai 7 ans.

Mais là aussi la guerre. Et surtout ces saloparts de pourriture d'oas.

Mes parents sont condamnés à mort par l'oas, l'arme préscrite est le couteau de parachutiste.

Il faut se cacher, partir à tout pris. Mais voilà, les autoritées françaises refusent de laisser partir les français métropolitains.

J'ai 14 ans. Prendre le bateau. Dernières lettres de menaces, on vous retrouvera en france... couteau de para.

2 janvier 1962. Vers midi, mon père se prépare à manger. Un ami(?) se presente, il ouvre la porte, ils tirent.

Ma mère le ramènera quelques jours plus tard dans une boite.

Bisous Lilou

16. Le samedi 26 février 2005, 11:43 par lilou la teigne

Ton père et mon père ont combattus côte à côte entre 39 et 45 pour délivré la France du joug de l'oppresseur. Ils ont été abandonnés tout deux par la France, je connaîs tes positions, tu connaîs les miennes. Ton père et mon père ont eu à subires les mêmes menaces, pour des raisons différentes. Ce sont mes souvenirs, les horreurs qui s'y sont déroulé, les enfants livrés à eux même, par la perte de leur parents, les mères et femmes qui ne reverront jamais leurs enfants ni leurs maris, les familles explosées, l'horreur je l'ai vu de mes yeux d'enfant, je fais partie des chanceuses mises à part mes racines j'ai gardé mon père et ma mère. J'arrive à faire la part des choses. Dans cette guerre fratricide et honteuse, c'est nous les enfants qui avons le plus perdus. Jamais l'amitié n'aurais du naitre entre nous, de par notre passé et les rancoeurs accumulés, souvent nos opinions divergent tu es bien placés pour le savoir. Mais le passé ne justifie pas tout. Je suis désolée si ce billet t'as attristé, et fait remonter des souvenirs si douloureux, ce n'était pas le but. Nous prouvons simplement par notre amitié il y a un avenir pour les humains.