Voilà 6 mois que nous sommes sur cette terre de France, notre pays il paraît.
Pourtant autour de nous, peu de visages amicaux, nous sommes les rapatriés, ceux qui viennent manger le pain des français.
Les insultes sont courantes surtout ici dans ce petit village proche d’Avignon, la famille se resserre autour de la mère, c’est elle qui nous protège pendant les longues absences du père obligeait de retourner là-bas, dans un chez nous qui n’est plus le nôtre, pour finir son temps, pour qu’il puisse avoir le droit de travailler sur cette terre.
Ma mère est malade on parle d’opération, papa étant absent il est envisagée un placement à la DDASS et oui pas de famille proche pouvant nous accueillir, la France nous a dispersée au quatre coins de sa terre.
Nous n’irons pas à la DASS, mon père reviens il a obtenu une permission spéciale, les quatre moineaux que nous sommes retrouvent une protection, et pour maman c’est le soulagement, il n’y aura pas d’opération, elle va avoir un bébé, elle est enceinte de huit mois et personne ne s’en été aperçu, normale c’est six dernier mois n’ont pas été drôle pour elle, physiquement ni mentalement.
Un mois plus tard, nous allons la voir à l’hôpital, à côté d’elle il y a un berceau, c’est le premier vrai bébé que je vois si petit, je pose ma première question bête : Est-il fait avec des os et de la peau.
De quatre nous passons à cinq, je ne suis plus la petite elle est là, et moi aussi je veux prendre des biberons.
Mais deux sœurs aînés, s’occupent d’elle la bichonne, lui raconte des histoires, la chatouille, l’entoure de toute leur attention, j’ai le sentiment d’être oublié.
Du coup il y a les trois grands et les deux petites.
Des jalousies normales s’installent, nous nous chipotons, je suis la grande alors je dois avoir des comportements de grandes, mais moi je suis petite, la preuve quand j’ai dix ans, elle, elle est déjà aussi grande que moi.
Elle est grande, elle est belle, elle est généreuse, c’est une super joueuse au basket.
Malgré un caractère fort c’est une sensible.
J’ai 18 ans, nous continuons à nous chipoter mais s’instaure entre nous une grande complicité, on se raconte tout, nos amoureux, nos déceptions.
Elle vient commence par me malaxer le bras pendant des heures, j’attends qu’elle parle, elle a besoin de consolation, elle pleure parfois des nuits entières dans mes bras.
Nous faisons aussi beaucoup de bêtises ensembles, tout le monde pense qu’elle est plus âgée, normale elle fait 20 cm de plus que moi.
Des coups durs nous rapprochent, encore plus, on se parle beaucoup, on s’engueule beaucoup aussi, mais on s’aime pour de vrai.
Elle peux me dire les pires abominations et réciproques mais gare à celui qui s’avisera de dire la plus petite chose sur elle, et je sais que l’inverse est réciproque, je ne supporte pas que l’on dise quoi que ce soit d’elle, cela me met dans des colères noires.
Elle est ma petite sœur, un point c’est tout.
Et puis il y a eu les mots, un sur l’autre toujours plus blessants, qui a dit le premier qu’elle importance, ces mots se sont accumulés, petites dunes qui sont devenues montagnes, les silences aussi se sont accumulés jusqu’à ne plus se comprendre et le vivre mal, on c’est perdue, on avait si fort envie de retrouver le temps passé, on n’a pas su se prendre en tête à tête, on a tu nos je t’aime, on a fermé nos yeux, on a elle et moi le même besoin de notre amour réciproque.
Aujourd’hui un mot de trop nous a éloigné, je le regrette très fort, mais je sais tout au fond de moi qu’il y aura d’autres mots, plus paisible.
Peut être qu’enfin nous aurons grandit elle est moi, assez pour se pardonner mutuellement, assez pour accepter que ce passé qui nous lie soit le lien de notre demain.
Je ferme les yeux et reviens sur mon passé
Commentaires
je ne sais que dire après une lecture si poignante, un vécu si réel d'émotions, d'incompréhension, d'amour aussi.
Un bisou pour consoler cette absence ...
dommage de voir des déchirements pareil
ça me jgujufjugjifj !
je t'embrasse :)
Si elle a bon coeur, tu la retrouvera comme avant.
Et pourquoi n'en aurait elle pas?
C'est ta soeur, Tu a du coeur, donc elle aussi.
Il faut peut être attendre que les parasites de la vie se soit tu.
Un gros bisou pour occuper ton attente.
Si elle a bon coeur, tu la retrouvera comme avant.
Et pourquoi n'en aurait elle pas?
C'est ta soeur, tu as du coeur, donc elle aussi.
Il faut peut être attendre que les parasites de la vie se soit tu.
Un gros bisou pour occuper ton attente.
Dommage de constater que l'explosion de la dernière fois a occasionné tant de dégâts! Je suis en train de vire un semblable désastre d'incompréhensions réciproques qui creusent,creusent les douves de l'affection: celle qui fait si mal qu'un cri muet déchire les entrailles! Courage que le miel du printemps apaise tes souffrances. Bisou plein de chaleur.
Tous les mots/maux finissent par s'apaiser. Avec mon frère, nous aussi avons eu de sérieuses disputes. Et maintenant, l'âge aidant, chacun d'entre nous a mis de l'eau dans son vin. Tu parlais au début d'une époque que je n'ai pas connue (62, sans doute). Tout ce que j'en connais, c'est mon père qui m'en a parlé, tout juste libéré de ses obligations militaires, il a été rappelé; ma mère, enceinte de mon frère a dû rester seule. Et mon père, horrifié par ce qu'il a vu, ne veut plus jamais remettre les pieds là bas. Sans doute par honte d'avoir été là, contraint par l'armée. Ceci dit, Lilou, ne te laisse pas aller. Tout va aller mieux. Moi aussi, je t'envoie plein d'ondes positives. Ôôôôômmmmm ! Ce soir, je t'envoie aussi tout plein de tendres bisous. Bonne nuit, Lilou !
Merci à vous tous de vos mots de réconfort, A bientôt de vous lire Et surtout passez une bonne journée
Ce qui est étrange dans les familles c'est que souvent assez souvent ya des histoires pas possible. Et ça fait de la peine,surtout si on n'a pas forcément cherché la rupture. Mais faut vivre et j'espère qu'à un moment ou a un autre quand tu ne t'y attendras plus ou pas tout va se remettre en marche. Une chose compte pouvoir savoir pardonner. ......
Le temps bien souvent est un allié.
Pour pardonner il faut être irréprochable, aucun d'entre nous l'est, donc je pense surtout qu'il faut beaucoup d'amour pour savoir aller de l'avant.
tu es deux non? ;) et si tu avais deux prénoms? et si elle avait deux prénoms? et si ton second prénom appelait son second prénom? ou bien si ton surnom interpellait son surnom? "nos premiers sont fâchés essayons les suivants.. " pardonner c'est surtout oser faire le premier pas en faisant fi de son ego, et surtout lilou le temps passe si vite ..
jf Touchée, coulée, oui le temps passe si vite, mais parfois le temps est une nécessité pour que les blessures cicatrises.