La Douleur

Billet

Où les difficultés de mon A.P. face à elle.

masque

Ce soir nous sommes revenues sur un épisode douloureux du mois de Juin.

Bientôt 5 mois, la douleur est toujours là, certes avec moins de violence mais bien présente.

Elle n’arrive toujours pas comprendre le geste, ce geste qui est irréparable.

Elle n’arrive pas à comprendre qu’elle ne le reverra plus, parfois elle pleure encore.

Heureusement pour elle, heureusement pour moi, elle parle de son chagrin, exprime ses difficultés, son malaise, sa rancune vis-à-vis de moi qui lui aies dit, nous en parlons longuement.

Cela nous a permis entre autre de parler du suicide des ados, du peut être pourquoi on en arrive là, pourquoi les méthodes des garçons sont plus radicales que celles des filles.

Et qu’effectivement il vaut mieux dire les choses même si elles sont douloureuses

La question qui tue : pourquoi toi tu as pleuré si peu, tu avais moins de chagrin ?

Non ma fille, maman ne sait pas pleurer en public, elle se cache, et puis maman à 48 ans, elle a déjà été face à la mort, elle contrôle différemment, tien il lui a fallu plus de 2 mois pour réaliser que son frère elle ne le verrait plus, et aujourd’hui encore il m’arrive de prendre le téléphone pour l’appeler.

En vérité je ne sais pas étaler mon chagrin comme si c’était une preuve faiblesse, comme si c’était une mascarade de bon ton, alors je garde tout dedans.

Le plus terrible dans tout cela c’est qu’autour de moi je passe pour une sans cœur.

Mais revenons à mon A.P. un truc est sûre elle ne fera pas cela, elle a trop peur d’avoir mal, elle aime trop la vie et puis on parle même si souvent on est pas toujours d’accord.

C’est dans des moments comme cela que l’on se rend compte avec plus d’acuité combien l’adolescence est un passage difficile vers le monde des adultes.

Que d’une main je lui ouvre la porte vers ce monde et de l’autre j’ai envie de la garder petite, comme si je pouvais la protéger de tout éternellement, certainement l’inconscience maternelle.

Commentaires

1. Le jeudi 13 octobre 2005, 00:13 par berlioz

J'ai du mal à pleurer. Le manque d'habitude, peut être ou cette phrase si souvent entendue pendant mon enfance 'garde tes larmes pour quelque chose qui en vaut la peine'. Mais elle ne m'a jamais dit ce qui en valait la peine.

Une amie, un jour, m'a dit que j'avais un coeur de pirerre car je n'avais pas pluré en voyant 'La passion de jeanne d'Arc', de Dreyer. Je ne suis pas sûr que ce soit suffisant comme critère, juste un indice.

2. Le jeudi 13 octobre 2005, 12:16 par Abstruse

comme toi , j'ai du mal à pleurer mais parfois ça coule tout seul pour des conneries va comprendre ...

c'est pas façile de vivre sans la personne il reste les souvenirs enfin je ne t'apprends rien ...

c'est bien d'en parler avec ton ado , a mon humble avis rien de devrait être tabou

la mort fait partie de la vie , l'occulter c'est se voiler la face

3. Le jeudi 13 octobre 2005, 15:04 par Moyra

Devenir adulte, c'est comme changer de peau. Celle de l'ado est trop petite et se fendille . Jusqu'à sa déchirure totale la mue est de la souffrance et de l'incertitude. Manièce en est toute déstabilisée. Bisou ma belle.

4. Le jeudi 13 octobre 2005, 22:59 par radotages

Nos enfants restent nos "bébés" toute notre vie. On sait qu'ils grandissent, mais on les voit avec nos yeux et notre sensibilité de mères, et on voudrait leur épargner toute souffrance tout en sachant que c'est impossible, que la vie en est faite aussi. Je me suis fait traiter d'insensible souvent, parce que je garde tout pour moi, j'attends d'être seule pour libérer mes chagrins, et encore ... Bises à toi !

5. Le jeudi 13 octobre 2005, 23:18 par lilou la teigne

Berlioz je t'imagine mal comme quelqu'un de sans coeur, mais il est vrai que longtemps on estimez qu'un Homme un vrai ne doit pas pleurer, ridicule.

Abstruse j'essais de parler de tout, ce soir elle a fait une recherche sur le suicide des ados et elle a été étonné que j'en saches autant. comme quoi on arrive encore à les étonner.

Moyra comme je le dis souvent moitié adulte, moitié bébé, pas facile d'être le cul entre deux chaise, j'aime beaucoup ta manière de l'exprimer.

Radotages Et oui ils sont nos petits et pourtant on sait bien que comme tout les oisillons ils vont quitter le nid.

La question est de savoir pourquoi nous gardons ainsi nos chagrins quitte à passer pour des insensibles, la pudeur, notre éducation.

Les rares fois où cela m'est arrivée, c'était entourée de gens en qui j'ai entière confiance et pourtant qu'est ce que je me suis sentie couillon.

des bisous du soir à vous tous

6. Le vendredi 14 octobre 2005, 15:12 par Vroumette

Impossible de pleurer en public. La sensation d'être nue devant les autres. Ca se passe en cachette, même de grand zorro. Etre forte tout le temps, toujours.
La mort fait effectivement partie de la vie et on a tendance à l'occulter, mais un suicide c'est tout autre chose.
Un de nos amis s'est suicidé il y a deux ans. A 33 ans. Nous n'avions rien compris, rien vu. Que de reproches nous nous sommes faits d'avoir été si aveugle, de ne pas avoir su... Si déjà ta fille exprime nettement le sentiment qu'elle aime trop la vie pour faire un tel geste, tu peux te dire que c'est déjà un merveilleux pari de gagner. Super maman.

C'est entre autre une des chose que je redoute chez mes zozos, et notamment le grand très introverti, c'est qu'il n'arrive pas à nous parler de son mal-être si tel est le cas à l'adolescence.

7. Le mardi 27 décembre 2005, 20:49 par aurelie

....moi avant beh...je pleurais pas souvent pour des choses interessante je fesait surtout des caprices...maintenant je pleure devant un film triste et si jaurais vecu cette mort dune personne chere (bon je lai deja vecu mais a 9 ans) et bien...je serais la encore entrin de pleurer car meme si je ne le connaissait pas ce quelle ma dit ma fait pleurer...

bisous je taime très fort tata lolo !!!

8. Le mardi 27 décembre 2005, 22:03 par lilou la teigne

Pleurer, ne pas pleurer, pourquoi pour certain oui et pour d'autre si difficile. Il n'y a pas de question à ce poser on est fait comme cela. Bisous ma belle