Il y a longtemps

C'est en lisant ce billet seize ans que ma mémoire est revenue.

Je devais avoir une douzaine d’année quand cette idée a commencé à me trotter dans la tête.

Pour moi à cette époque 40 ans c’était loin, si loin, qu’il ne pouvait y avoir de douter je n’y arriverai jamais.

J’allais mourir dans un accident, de maladie ou de vieillesse.

Aussi paradoxale que cela puisse paraître cela me rassurait d’un côté et m’angoissait tout au même temps.

J’y ai pensé longtemps, surtout lors de mes anniversaires où je faisais le décompte du temps qu’il me restait.

J’y ai pensé chaque fois qu’un truc n’allait pas dans ma vie, qu’un amour me décevait.

C’est peut être pour cela que tout ma vie j’ai eu envie de grand espace, de voyage lointain, un peu comme si en m’éloignant de mon lieu de vie je pouvais échapper à ce sentiment.

C’est peut être pour cela que ma manière de vivre est différente de ce qu’avaient pu imaginer mes parents, qu’au fond de moi je me sens un peu marginale, que mes choix de vie ne sont pas conforment à la moyenne.

L’amusant c’est que c’est à l’aube de mes 40 ans que ma vie a vraiment pris un tournant différent.

Après des années de galères professionnelles et sentimentales, il y a eu la rencontre qui m’a fait voir la vie de manière autre.

C’était peut être cela que j’entrevoyais petite, la mort d’un train-train.

Aujourd’hui je fais des allées retour de la feuille à la marge, je vis ma vie même si certaines personnes de mon entourage ne comprennent pas ma manière de vivre, même si cela est parfois difficile.

Je pense avoir trouvé une certaine harmonie entre la femme et la mère et la fille que je suis.

J’ai 49 ans dans à peu près deux mois est je suis toujours bien vivante, j’ai toujours autant d’appétit de vivre et ma foi, je la trouve belle la vie.