Dans la nuit de dimanche à lundi une grande dame nous a quittée

Le crabe qui la rongeait depuis quelques années a fini par la dévorer.

Elle qui aimait la vie, le plaisir et la bonne bouffe s’en est allée.

Je l’ai rencontrée il y a plus de vingt ans, elle était institutrice dans une zone difficile et moi éducatrice de secteur.

Imaginez cette femme en costume cravate, chapeautée, maquillée et moi la jeune éducatrice en jeans.

Sur l’instant j’ai pensée qu’un monde nous séparait, j’étais dans l’erreur.

Je ne savais pas encore que j’avais en face de moi une femme d’exception, une femme engagée, une femme qui n’hésitait pas à aller au fond des choses.

Nous nous sommes retrouvées 6 ans plus tard au sein d’une jeune compagnie de théâtre qui montait « Le Voyage » nous avons joués 15 ans ensemble, elle a été sur scène ma maman de théâtre plus d’une fois.

Avec elle, je pouvais être moi, elle savait calmer mon agressivité ou mes colères, elle avait pour moi des mots qui me touchait droit au coeur.

Elle, la femme qui avait aimé et souffert d’amour. Elle, la femme engageait dans la lutte politique pour l’égalité des chances et l’égalité de la femme. Elle qui ne jugeait pas en fonction de la couleur de la peau et encore moi de la religion.

C’est elle encore qui un jour après une représentation m’a dit, sur scène je jouis comme aucun homme n’a su le faire.

J'aimais sa féminité, son sourire, son regard, sa manière de me prendre dans ses bras, elle ne laissait personne indifférent

Elle qui aimait la lumière des projecteurs, les applaudissements est partie rejoindre le paradis des cabotins.

Au revoir mon amie, tu es vivante dans nos cœurs pour toujours et déjà ton absence me pèse.