Dans les vapes

Billet

Je me suis réveillée la bouche pâteuse, un horrible sentiment de fierté pointant dans le cœur, un rire sardonique. J’ai ouvert mes volets violemment. Ils se sont abattus sur le mur puis m’ont claqué dans la gueule dans un retour à l’expéditeur digne du meilleur des boomerangs.

Je me suis écroulée, combien de temps, j'en sais rien.

Une minute, une heure, une journée, perdu la notion du temps, et comme nous étions dimanche pas de risque d'être secourue.

Je suis partie dans les vapes, loin de mon corps qui parfois me pèse tant, ce corps que je n'ai pas choisi, que je ne reconnais pas comme étant mien.

je suis sûre qu'ils me l'ont changé à la naissance, moi je voulais être un homme, un bel étalon, fringuant, confiant de son charme et de ses multiples possibilités.

Depuis ce temps lointain je m'habille en homme, je marche comme eux, je suis un joli coeur d'artichaut, j'adore les artichauts d'ailleurs j'en mange tout les jours, je les effeuille lentement, sensuellement et je croque leur coeur à pleines dents, juste pour le plaisir.

Je suis le célibataire le plus en vue de cette foutue ville, s'ils savaient les pauvres qui bavent et médisent sur mon compte, je serai une nouvelle fois obligée de déménager, de me volatiliser comme temps fois déjà.

Pas maintenant, il faut tenir encore une toute petite semaine, pas grand chose au regard de ces 30 dernières années.

Dans sept petits jours je serai enfin celui que je prétends être, j'ai trouvé le toubib et surtout l'argent pour cette putain d'opération.

Dix ans que j'économise et dernièrement j'apprends la bonne nouvelle, le décès de ma tante qui m'a tout léguée, autant vous dire que j'ai sauté de joie devant le joli magot que cette vieille salope m'a laissée.

C'est le chiffre 7 qui tape dans ma tête qui me réveille, j'ai le visage en sang, pas joli à voir, pas grave ils me referont la gueule en même temps.

Ceci est ma participation aux Sabliers givrés, grain 9 et merci à Mavie pour son amorce.

Commentaires

1. Le mercredi 21 janvier 2009, 22:01 par Malgven

Courage, pour passer sur le billard... joli texte !