les drôles d'oiseaux

Billet

Travailler dans un snack surtout un snack en plein milieu d'un camping permet de voir passer une foule de drôles d'oiseaux.

La gamme s'étend du moineau au paons sans oublier les oiseaux exotiques du Cacatoès au Lori.

La catégorie exotiques est, je vous l'avoue, composée de doux rêveurs, d'artistes en tout genres : musiciens, créatif en art éphémère, théâtreux, illustrateurs de livres pour enfants..etc..
Eux planent un peu à 10 000, toujours à contre sens de la vague, en décalés permanent, eux je les renifle à cent mètres.
Spontanément on papote et je ne peux m'empêcher de les gâter un peu plus que les autres.
Ils laissent de leur passage comme un manque d'inspiration, de créativité, un désir flou de remonter sur les planches, de s'évader dans la peau d'un autre, d'être le temps d'un spectacle sous le feu des lumières, de revivre le trac, les sueurs froids et la jouissance finalement quand on sait que le publique a accroché, que l'on a été à la hauteur, que l'on a tout donné...(soupir de tristesse d'un temps qui n'est pas si lointain, et pourquoi pas demain...enfin oui pourquoi pas, cela me gratte fort).

Et puis il y a tout les autres du mimile gentil au bof intégrale, du cadre pas supérieur pour deux sous mais qui l'instant d'une vacance s'imagine le supérieur de leur supérieur.
Et puis il y a ce qui n'ose pas dire je suis à l'usine, à la chaîne, ma vie n'est pas rose tout les jours et j'ai fait un crédit pour venir voir les riches à St-Trop, histoire de rêver que ce pourrait être eux sur les yachts : cigares, champagne et petites pépés.

J'en ai un comme cela qui passe, qui me parle et qui a finit par me dire son boulot, boulet, un peu en s'excusant de ne pas être plus qualifier, plus brillant, plus, plus quoi.
Je n'ai pas pu m'empêcher de lui dire qu'il y a une grosse différence entre instruction et intelligence et que ma foi il n'y a pas de sot métier, juste de sottes gents et il a souri.

Et ce sourire qui l'a illuminé un instant m'a fait du bien.

Les oiseaux passent et je regarde leur migration d'une semaine sur l'autre.

Commentaires

1. Le vendredi 3 août 2012, 18:27 par Franck

J'en connais des pas comme tu dis, qui misent tout sur le paraître, la grosseur du portefeuille et qui méprisent ceux qui leur paraissent plus bas sur l'échelle qu'ils s'imaginent pouvoir contrôler !

Plutôt méprisables et j'ai tendance, comme toi, à m'approcher plutôt des autres, de ceux qui rêvent en silence et qui s'excusent presque de ne pas être plus haut !

J'ai été élevé comme ça, avec la réussite sociale comme seul objectif, au mépris d'autres valeurs que je leur oppose depuis lors. Alors ça coince, forcément, et drapés dans leurs suffisances, ces gens-là passent à côté du meilleur, des gens comme ceux que tu décris, comme toi et moi ;-)

Un Fanta-Citron steuplé et pis pas de merguez, il paraît que ça pue :-)

2. Le vendredi 3 août 2012, 23:30 par Lilou
notre avantage à nous c'est que l'on voit l'humain avant tout et le reste ma foi on s'en fiche un peu....On sait bien que l'on sera jamais des riches méprisables et pi on a plus l'âge de l'être..(riche évidemment). Alors leur grosse bagniole, leur petit air méprisable quelque part on s'en tape un peu...beaucoup...passionnément...finalement nous on est plus libre que ces foutus blaireaux et en prime on est heureux. Ne réclame plus les merguez je les ai jeté et je me suis fait virer virtuellement. bisous