Euthanasie

Billet

Pour moi et ceux que j’aime, je suis pour

Si un jour cela devait m’arriver, je veux une fin de vie digne.

Pour moi pas d’acharnement thérapeutique, pas de débranchage sauvage de machines qui me ferait crever de faim et de soif pendant « x » temps.

Je veux une bonne dose de n’importe quoi qui abrége mes souffrances sur le champ.

Je ne veux pas finir grabataire, humilié que l’on doive me nourrir, me laver, et pire encore nettoyer mes excréments mes urines, porter une couche comme au premier jour de ma vie.

J’ai envie de partie et qu’autour de moi les gens se rappellent de ce que je fus :

  • Une femme qui savait rire, qui aimait le plaisir (de la table cela va de sois), qui prenait de sacrée colère.

Oui je veux que l’on souvienne de moi comme d’une personne qui aimait la vie et pour qui demain n’existait pas.

Et ce que je veux pour moi, je le veux pour ceux que j’aime.

Pourquoi accepter la dégradation, le lent pourrissement, garder en mémoire que cette lente descente aux enfers, n’avoir en souvenir que cette souffrance infligée à l’autre par égoïsme, par faux amour pour le garder encore un peu.

Au hasard de mon chemin de vie j’ai eu à croiser ce type de situation ou l’entourage pour bien souvent des raisons de religion n’entendaient pas la demande du malade.

J’ai vu les regards implorant la fin, le corps qui se recroqueville et ce couvre d’esquarres, la souffrance minute après minute, j’ai entendu les cris silencieux.

Ces souvenirs m’ont permis de comprendre que c’était inacceptable pour moi de le subir ou de le faire subir.

Ce n’est pas une décision que l’on prend à la légère et autour de moi on connaît ma position sur le sujet, j’espère qu’ils en tiendront compte le jour ou mon livre se fermera.

Commentaires

1. Le dimanche 18 juin 2006, 10:50 par Moyra

Mourir dignement en somme. La dignité est refusée à toute personne dépendante, hélas. Dans le meilleur des cas, et si l'arrêt des souffrances d'un cas désespéré intervient "légalement ou non", ...pour être euthanasié, il faut être déjà passé par ces stades dégradants. L'idéal serait de mourir dans un éclat de rire. Bisou ma belle Lilou

2. Le mercredi 21 juin 2006, 13:17 par daninoune

Bonjour Lilou, Je suis tout à fait de ton avis et je pense que tu as du voir un logo ADMD, sur mon blog, qui est une association qui se bat pour le droit de mourir dans la dignité. D'ailleurs, je cherche une association qui aurait trouvé le moyen d'outre-passer la loi, mais il faut quitter l'hexagone et en plus changer de nationalité (Suisse ou Belgique, je ne me souviens pas). En plus, j'ai cru comprendre qu'ils avaient de trés longues listes d'attente puisqu'ils sont seuls au monde à pratiquer... Moi j'appelle ça une abération ! Bref, merci pour tes encouragements car j'en ai vraiment besoin en ce moment ; le 22 je fais à nouveau une série de biopsies pour l'autre sein et je n'aurai les résultats que le 29... Tu comprends la difficulté que je vais rencontrer dés demain ! Je sens déjà la clope me manquer ; mais promis je m'accroche. Bonne journée et bisous à toutes les deux (AP) !

3. Le mercredi 21 juin 2006, 22:58 par lilou la teigne

Moyra et daninoune

Je pense que plus nous en parlerons librement plus nous pourrons aborder le sujet librement.

du courage à vous deux et pleins de bisous

4. Le jeudi 22 juin 2006, 17:00 par berlioz

Ma famille a de la chance, la branche paternelle en tout cas, tous les membres disparus que je connais sont partis dans leur sommeil, paisiblement. Ca ne donne que plus d'importance à la nécessité de pouvoir partir comme on veut, quand on l'a décidé, quand la vie n'est plus supportable. Le suicide assisté devrait être un droit.

5. Le vendredi 23 juin 2006, 15:05 par nam-nam

oh comme je te comprends ma lilou ... j'en fais des paranos à ce sujet et l'interdiction à l'euthanasie dans certains cas est très criminelle ... pfffff on vit dans un monde de dingues

6. Le vendredi 23 juin 2006, 18:07 par lilou la teigne

berlioz petit veinard.

Mais je ne considère pas l'Euthansie comme un suicide.

Le suicide est pour moi une telle souffrance morale vécue que l'on passe à l'acte, alors que dans ce cas précis c'est une souffrance physique insupportable et c'est un choix.

la différence est certe mince mais de poids pour moi qui aime la vie.

nam namje n'irai pas jusque là, mais j'ai été très clair avec mon entourage pas d'acharnement inutile, les légumes c'est bon dans la soupe.

Je pense que c'est aussi un acte d'amour vis à vis de la personne, le dernier que l'on pourra avoir.

des bisous

7. Le vendredi 23 juin 2006, 19:20 par nam-nam

pour autant qu'on ne refuse pas à ton entourage d'arrêter l'acharnement. C'est en fait ça que j'essayais de formuler.

Ca me rappelle la triste histoire de l'américaine l'année dernière, où son mari pendant plus de 10 ans a vu sa femme en tant que légume car les parents de la jeune femme refusaient l'euthanasie ... mais tu es certainement au courant de cette affreuse histoire. D'où mon terme de "criminel" lié à ceux refusant de mettre un terme à toute cette horreur ...

Je t'embrasse aussi