Un poète est mort

Billet

Il a bercé ma jeunesse de ses paroles, j'aimais sa voix grave, il incarnait la lutte des classes, la chanson engageait ....Je te souhaite un bon voyage au pays des poètes.

Les poètes,

Je ne sais ce qui me possède
Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié ni pour l'aide
Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m'habite et qui m'obsède

Celui qui chante se torture
Quels cris en moi quel animal
Je tue ou quelle créature
Au nom du bien au nom du mal
Seuls le savent ceux qui se turent

Machado dort à Collioure
Trois pas suffirent hors d'Espagne
Que le ciel pour lui se fît lourd
Il s'assit dans cette campagne
Et ferma les yeux pour toujours

Au-dessus des eaux et des plaines
Au-dessus des toits des collines
Un plain-chant monte à gorge pleine
Est-ce vers l'étoile Hölderlin

Est-ce vers l'étoile Verlaine

Marlowe il te faut la taverne
Non pour Faust mais pour y mourir
Entre les tueurs qui te cernent
De leurs poignards et de leurs rires
A la lueur d'une lanterne

Étoiles poussières de flammes
En août qui tombez sur le sol
Tout le ciel cette nuit proclame
L'hécatombe des rossignols
Mais que sait l'univers du drame

La souffrance enfante les songes
Comme une ruche ses abeilles
L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges

Je ne sais ce qui me possède
Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié ni pour l'aide
Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m'habite et qui m'obsède

Commentaires

1. Le dimanche 14 mars 2010, 09:36 par samantdi

J'aime tant cette chanson et la voix de Jean Ferrat qui lui donne toute sa force et sa douceur...

2. Le dimanche 14 mars 2010, 10:29 par Lilou

Je viens de faire deux heures avec lui, un petit hommage à ma façon......sa voix que du bonheur

3. Le dimanche 14 mars 2010, 18:25 par berlioz

J'ai lu ça hier soir avec tristesse. Au moins, il a su se retirer avant de perdre voix et charme, nous ne gardons de lui que de bons souvenirs. Comme tu le dis, il a bercé ma jeunesse également, entre autre avec de magnifiques textes d'Aragon (qu'il chantait moins bien que Ferré) qui est pour moi le plus grand écrivain de langue française.
Salut l'artiste, nous serons nombreux à ne pas t'oublier.