Souvenirs d’école

Billet

Ou comment dégoûter un élève

C’est en lisant ceci que mes souvenirs sont remontés à la surface, trois souvenirs pas très brillant mais qui ont pesés longtemps sur moi.

1er souvenir :

Classe de cm1 j’ai une institutrice un peu revêche, style tailleur strict, petit chignon, je n’ai pas le souvenir qu’elle est sourie une seule fois.

Cette femme me terrorisait, notamment lors des dictées, invariablement quand elle me rendait mon devoir, il y avait un énorme zéro en haut à gauche et ma feuille était maculée de rouge.

Elle me rendait ma copie la dernière et m’appelait 30 fautes à la ligne sur un ton grinçant, ironique soulignant qu’il était difficile vue mes origines d’espérer mieux.

J’ai rêvé toute une année des milles et une façon de l’exterminer.

Avec le temps et la rencontre en seconde avec un professeur de français plein d’amour de son métier, de respect pour nous, un homme brillant, créatif que j’ai eu envie d’aller de l’avant, mes lectures m’ont bien aidées aussi.

2ème souvenir :

Classe de 6ème cours de musique, la prof est jeune, elle a une voix superbe, elle nous fait asseoir Les mains bien à plats sur la table, le dos droit, et tous ensembles nous entonnons notre premier chant.

Premier problème il y a quelqu’un qui chante faux, et demande à la personne de ce lever, évidemment personne ne se lève.

Elle fait chanter chaque rang et patatra tout s’écroule je suis le canard, la voix discordante.

Elle m’interdit d’ouvrir la bouche lors des chants, j’aurais un zéro en musique toute l’année.

Ben oui, j’aime chanter et je trouvais que j’avais une jolie voix.

Il m’a fallu des années pour me réconcilier avec la musique, par une rencontre extraordinaire avec un maître de chorale qui m’a appris à placer ma voix.

Bon je chanter encore parfois comme un canard mais personne ne me fera taire.

3ème souvenir :

Classe de 5ème cours d’anglais, le prof un rondouillard imposant à petite lunettes cerclées d’or.

La première journée d’école, il nous demande de nous présenter en Anglais, quand mon tour arrive, il se met à rire méchamment, et me dit que je parle anglais comme une vache espagnole, je baisse la tête, rougis, je sens les larmes me monter aux yeux.

A partir de ce moment là, systématiquement j’aurais tous les verbes irréguliers à copier, qu’il jetait à la poubelle dès qu’il les avait dans les mains sans y poser un regard.

C’est de ce jour que j’ai appris à écrire des deux mains pour aller plus vite, j’en préparais même à l’avance.

Je n’ai jamais su mes verbes irréguliers, et je n’ai plus jamais voulu faire aucun effort dans cette langue.

Je le regrette à l’heure d’aujourd’hui.

A l’heure d’aujourd’hui il y a encore malheureusement des professeurs comme eux, sans respect pour leurs élèves, mais fort heureusement ils ne sont pas tous du même tonneau.

Hier ma fille me parlait de sa prof de math à laquelle elle voue une profonde admiration.

- Avec elle, maman, les maths c’est facile, elle n’hésite pas à expliquer, encore et encore et tu sens que cela ne l’embête pas, elle nous respecte.

Quand je l’entends me parlait ainsi je suis heureuse, car il y a peu la prof d’anglais lui a prédit qu’elle finirait dans la rue, à casser les voitures, normale elle n’est pas fameuse dans cette matière.

Je pense qu’une majorité de professeurs ne se rendent pas comptent de leur manière de parler.

Que les milles petites phrases assassinent qu’ils assènent, les vexations, n’encourage pas à aimer la matière, et encore moins n’encourage le respect.

Commentaires

1. Le jeudi 2 février 2006, 20:38 par PROFDATOS

Il existe encore beaucoup de profs comme ça. Ils construisent eux même l'enfer dans lequel ils vivent. C'est pourtant rien de respecter à hauteur de ce qu'on attend comme respect en retour.

Tu as défilé aujourd'hui ? ;-)

2. Le jeudi 2 février 2006, 22:55 par lilou la teigne

Oui, bien qu'ici il n'y est pas eu foule, un peu décevant.

Mais j'arrive à le comprendre, à force de dire que la fonction publique est privilégié, les gens finnissent par le croire.

Si tu écoute les infos aujourd'hui c'était une revendication salariale, sans plus.

On verra bien mardi ce qui se passe.

3. Le samedi 11 février 2006, 10:12 par andré

Bonjour j'ai essayé en créant mon site web de me souvenirs des années d'école en primaire à la fin des années 50 pas toujours marantes mais c'était la douceur de vivre l'insouciance les rêves plein la tête sans stress , je garde toujours en tête les classes avec le feu au charbon au milieu de la pièce et l'instit qui nous faisait découvrir le monde . http://www.ecole.new.fr

4. Le jeudi 16 février 2006, 19:07 par Steph

Ce qu'il y a de terrible, c'est que lorsqu'on est enseignant, on n'est pas toujours conscient des blessures que l'on peut infliger à nos élèves. Ces trois souvenirs sont intéressants, car ils montrent combien l'enseignant a un travail sur lui-même à faire, un travail de compassion qui ne doit rien devoir à la faiblesse ou au laxisme.